Hot take : les Montréalais.e.s ont peur de l'intimité
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Hello! Me revoilà après un mois en Europe, où j’ai pris le temps de remplir ma « social cup » avec de merveilleux moments passés en famille et entre ami.e.s. Ce temps passé à l’étranger m’a permis de remarquer une différence frappante : les liens sociaux, intimes et les interactions semblaient beaucoup plus naturels et faciles à créer ou à maintenir là-bas.
J’ai rapidement comparé cette expérience avec la réalité sociale que je vis à Montréal. Plusieurs immigré.e.s m’ont confié que se faire un cercle d’ami.e.s ici — surtout incluant des Québécois.es — était un vrai défi. Selon des statistiques récentes, près d’une personne sur trois à Montréal se sent isolée, une tendance qui semble être encore plus marquée chez les jeunes adultes et les immigrés.
Ce manque de proximité sociale pourrait refléter une culture plus individuelle qu’on observe en Amérique du Nord, où les interactions sociales sont souvent motivées par des besoins personnels plutôt que par un désir de renforcer la communauté.
Par exemple, en France, j’ai remarqué que les sorties entre ami.e.s sont souvent planifiées pour nourrir un sentiment collectif. Ici, à Montréal, j’ai plutôt l’impression que les rencontres se font pour satisfaire un besoin individuel : « J’ai envie de te voir » plutôt que « Prenons soin de notre groupe ». Cette approche différente impacte aussi les relations plus intimes.
Revenons à l’intimité, qui est au cœur de la mission de Oui. En 2022, j’ai ouvert cet espace dédié à l’intimité après avoir constaté que beaucoup de Montréalais.e.s avaient du mal à exprimer ou à combler leurs besoins intimes — qu’ils soient sexuels ou non. Deux ans plus tard, ce constat reste le même. Est-ce un reflet de ma propre expérience ou une tendance plus large ?
Sur les applications de rencontre, par exemple, j’ai observé que beaucoup de gens communiquent leurs besoins mais ne vont pas au bout de la démarche. Un ami m’a raconté qu’après des mois à chercher une troisième personne pour une expérience à trois avec son partenaire, rien ne s’était concrétisé à Montréal. En revanche, lors d’un voyage aux États-Unis, cette expérience s’est réalisée sans difficulté. Cette peur de s’engager ou d’aller au bout des choses est-elle culturelle ?
Il est intéressant de noter que dans d’autres cultures, comme celles de certains pays d’Europe ou d’Amérique Latine, les statistiques montrent que les cercles communautaires sont plus solides et que l’engagement relationnel est davantage valorisé. Par exemple, en France, une part significative des 25-34 ans est en relation sérieuse, contrairement à ce que je vois dans mon cercle à Montréal où l’indécision et la peur de l’engagement prédominent.
Alors, qu’en penses-tu ? Cette réserve envers l’intimité est-elle simplement une perception personnelle ou le reflet d’une réalité culturelle plus large ?